Tel le Phénix, le résilient sait renaître de ses cendres
On parle aujourd'hui de plus en plus de résilience, mais que revêt elle exactement ? Capacité à se reconstruire après un traumatisme ou véritable philosophie de vie ? Comment peut-on la développer pour naviguer les aléas de la vie avec plus de sérénité ?
Borys Cyrulnick, le penseur de la résilience
La notion de résilience est une notion issue de la psychologie qui a été́ popularisée par le neuropsychiatre et psychanalyste français Boris Cyrulnik à la fin des années 1990. Ce dernier à l'âge de cinq ans, a échappé́ à la déportation lors de la Seconde Guerre mondiale et a perdu ses parents dans les camps de concentration d'Auschwitz. Un destin si tragique l'a poussé à forger sa propre résilience avant d'en développer les outils qu'il transmet à travers ses conférences et ses ouvrages.
Dans son livre «Un merveilleux malheur », il résume la résilience par «la capacité à réussir, à vivre, à se développer en dépit de l'adversité́». La résilience se résume donc à notre capacité de nous reconstruire suite à une expérience profondément traumatique. Être résilient, n'est pas uniquement tenir le coup dans la difficulté, c'est aussi et avant tout rebondir et se reconstruire positivement après l'épreuve. La résilience nous permet souvent une véritable métamorphose car elle renferme de très grand potentiel d'évolution.
« En présence de faibles vents, le chêne reste droit et fort, tandis que le roseau plie; mais, dans une violente tempête, le chêne n'a pas d'autres options que de casser ou d'être déraciné, alors que le roseau continuera de ployer pour reprendre sa forme initiale par la suite ». Métaphore de Pascale Brillon, psychologue clinicienne.
Mais la résilience, comment ça fonctionne ?
Dans un processus de résilience, il y a toujours deux temps.
Le temps du traumatisme est celui ou la personne résiste à la désorganisation psychique liée à ce dernier en mettant en place des mécanismes de défense qui vont lui permettre de s'adapter à la réalité. Par exemple, la fameuse phase de déni après un deuil.
Une seconde phase dite d'intégration permettra à la personne d'intégrer le choc et ses conséquences et de rentrer dans une phase de réparation. Après l'état initial de choc, il y a un rétablissement progressif des liens, puis une reconstruction à partir de l'adversité. Notre donne à changer, notre vie ne sera plus jamais la même car cet évènement a eu lieu, nous l'acceptons. Nous sommes poussés à changer et à donner un sens à nos blessures. L'évolution de ce processus tend vers la résilience lorsque nous retrouvons notre capacité à espérer et nous projeter. Nous faisons de nouveaux choix avec notre nouvelle perception du monde.
Il faut de l'aide pour entamer un chemin de résilience
Le cheminement de résilience se fait très rarement seul. L'intervention d'une autre personne est souvent la clé pour parcourir ce chemin: un parent, un tuteur ou un enseignant pour les enfants et les jeunes et souvent un coach, soignant ou thérapeute pour les adultes. Boris Cyrulnick parle de « tuteurs de résilience », véritables guides qui nous font sortir la tête de l'eau et nous permettent de retrouver sens à notre existence.
Lorsque l'on entame une démarche thérapeutique, l'objectif est toujours de transformer le traumatisme en moteur.
La thérapie nous poussera à penser la vie en termes de devenir et d'évolution, d'accepter que nous puissions trouver du sens dans les crises que nous traversons. En d'autres termes, la force que nous puisons en nous lorsque l'on transcende des expériences difficiles nous accompagne et nous pousse vers une nouvelle soif de vivre.
Quels sont les caractéristiques associées à la notion de résilience ?
Chez certains la capacité de résilience s'est développée dès leur plus jeune âge et chez d'autres elle doit faire l'objet d'un véritable apprentissage ou d'un processus thérapeutique. Qu'est ce que cela nous apporte de devenir résilient ?
- Confiance : avoir confiance en soi et en ses capacités de surmonter les épreuves.
- Optimisme réaliste : savoir que l'on peut s'en sortir, tout en restant conscient que cela peut être long et difficile.
- Souplesse émotionnelle : accueillir, verbaliser et accepter ses émotions telles qu'elles sont.
- Humour : être capable de rire de soi et des événements pour atténuer ses tensions intérieures, prendre du recul par rapport à une situation ou la dédramatiser.
- Souplesse cognitive : faire preuve de flexibilité́ et de bienveillance envers soi-même et les autres en évitant la recherche de la performance.
- Tolérance à l'incertitude : accepter le flou, le vague et s'ancrer le plus possible dans le moment présent en lâchant prise sur ce qu'on ne peut pas contrôler.
- Soutien social : savoir s'entourer et être proactif dans ses relations amicales et familiales.
- Hygiène de vie : respecter son intégrité physique en prenant soin de soi physiquement, émotionnellement et intellectuellement.
Pour vous permettre de comprendre encore mieux la résilience, je laisse la parole à son fondateur :
Pour moi la notion de résilience est le cœur de mon métier et ce qui lui donne tous son sens. Je sais depuis mon plus jeune âge que l'être humain porte en lui d'immenses capacités d'évolution et de transformation. Tout comme le développe Christiane Singer dans son ouvrage « du bon usage des crises », la crise est aussi une occasion de grandir intérieurement. Elle nous permet de devenir meilleur et de développer en nous des forces insoupçonnées et une sagesse bien plus profonde qu'avant la crise.
La crise est porteuse de sens : c'est l' intelligence de la vie qui nous pousse à aller bien plus loin dans notre évolution et à laisser davantage briller notre lumière au grand jour. C'est la vie qui nous montre que nous étions dans une impasse ou que nous stagnions et qu'il fallait aller voir plus loin, dépasser nos croyances limitantes sur nous-même et le monde.
Alors bien sûr, quand on arrive en thérapie ce n'est pas du tout notre vision des choses : nous souffrons et nous ne comprenons pas le sens de cette épreuve. Mon rôle est de vous aider à traverser, ensemble, pour entrevoir cette lumière, trouver le sens.
Mais après ce processus, vous serez convaincue et conscients que, malgré la difficulté de l'épreuve, vous êtes plus libre, plus forts, plus épanouis et plus matures.
Pour entamer votre propre processus de résilience et pour toutes questions, n'hésitez pas à me contacter.